○ Things are never simple when
it comes to the human heart ○

Un réveil sans encombres, une lumière qui éclairait sans aveugler, cette matinée semblait bien commencer. Ouvrant les yeux, Loras regarda directement à sa gauche où le visage de la demoiselle était encore plongé dans le sommeil. Il ne savait rien d'elle et elle ne savait rien de lui à part peut-être les quatre murs de son appartement, une conclusion qui n'était pas plus mal puisque ; d'après ce qu'il avait compris, la jeune femme ne cherchait rien de sérieux. Loras se perdit alors dans un nuage de pensées quand tout à coup, une réalité le frappa de plein fouet : l'heure. Il avait complètement oublié qu'aujourd'hui était la rentrée des classes et que par conséquent, il devait être au lycée plus tôt. Il ne put de s'empêcher de lâcher un juron surplombé d'un soupir, une plainte que jeune femme à côté de lui semblait avoir entendu puisque ses yeux s'ouvrirent lentement. Loras se leva tout en adressant quelques mots à celle-ci, le tout sur un ton ni nerveux ni désagréable, un côté posé qui le qualifiait bien.  « Désolé je suis ce qu'on dirait assez en retard! tu peux prendre ce que tu veux dans le frigo et partir quand tu veux » disait-il en remettant son pantalon avec un sourire. Il ne la connaissait ni d'eve ni d'adam mais il ne voyait pas pourquoi il douterait d'elle. Quelque chose chez elle lui inspirait une certaine confiance, peut-être était-ce pour ça qu'il avait succombé aux charmes de celle-ci la veille même. « Evite juste le jus d'orange, il est là depuis... assez longtemps. » affirma-t-il sur un ton humoristique, une légèreté de la parole qui lui était propre, il avait envie qu'elle se sente à l'aise et ne voyait pas pourquoi il devrait mettre un mur entre eux ; après tout, quelles étaient les chances qu'il se recroisent? Il n'attendit pas sa réponse avant de foncer dans la salle de bain se brosser les dents tout enfilant un haut. Elle avait murmuré quelques mots mais Loras n'avait pas vraiment fait attention à ses propos, trop pris par le rush dans lequel il était. En revenant dans la chambre, il passa déposer un dernier baiser sur le front de celle-ci avant de la saluer. « Ce fut un plaisir. » et quitta la pièce, sa veste sur le dos, rejoignant alors son lieu de travail.

* * *

« Tu ne m'avais pas dit que tu travaillais ici » chuchota-t-elle si ce n'était pas grommeler. Tandis que le directeur de l'école semblait toujours livrer son speech de début d'année, Loras tentait tant bien que mal d'emmagasiner le fait que l'inconnue d'hier soir était en réalité une nouvelle collègue. Pas que ça le dérangeait mais, il savait qu'ils avaient tous les deux cru qu'ils n'allaient pas se recroiser de si tôt. Cependant, ils devaient à présent faire face à un hasard qui avait décidé des les réunir. Tentant de rester discret, Loras lui répondit sur une voix effacée.  « Je tiens à te dire que toi non plus » sans trop savoir comment et pourquoi, la voix du directeur se porta encore plus et se tourna vers eux, surprenant les deux professeurs qui feintèrent l'indifférence. « ... je tiens donc à souhaiter la bienvenue à ma fille, Mademoiselle Dunne, dans le corps enseignant du lycée comme professeur de musique » les deux s'échangèrent un regard tandis qu'elle se levait pour aller dire quelques mots sur la balustrade. Loras resta pensif, fronça des sourcils rien qu'à l'idée de penser à la possibilité que ses collègues ou même les étudiants apprennent qu'il avait couché avec la nouvelle du coin qui était, en plus de cela, la fille de ce vieux Dunne.  Laissant encore échapper un de ces longs soupirs, il profita du moment pour prendre une discrète gorgée de sa bouteille d'eau alors que Amy Jenner se penchait à son oreille ; « Mon dieu qu'elle est jeune, j'ai entendu dire qu'elle était un génie, 21 ans à peine! » pris de surprise, Loras s'étouffa et tenta en vain de contenir l'eau qu'il recrachait. Il s'excusa d'un geste de la main tandis qu'il s'essuyait la bouche avec l'autre, tentant aussi de cacher son choc. Oui, il fallait dire jusqu'ici, il avait pensé qu'elle avait bien plus d'années au compteur que vingt-et-unes.
 

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« Eh merde. » lacha-t-il en fumant sa cigarette. Oui, si on comptait bien, cela faisait la énième fois dans le mois que Nora se trouvait dans son appartement si ce n'est pas dire son lit. Ils avaient juré de ne pas se revoir parce que le professionnalisme était important et à cause de toutes sortes d'excuses que Loras avait sorti pour ne pas officialiser la chose.  Au fond, il ne savait pas quel était le réel soucis mais il avait l'impression que ce quelque chose qu'il y avait entre eux n'allait rien leur apporter de bon. Loras ne cessait de se dire si elle ne perdait pas son temps avec lui. Le problème aussi, c'était tout, le directeur qui était son père, les rumeurs, les conditions, il avait l'impression que rien n'était en faveur de leur relation. Mais voilà, Nora était un rayon de soleil qui s'était particulièrement imposée dans sa vie et il ne savait pas quoi faire à ce sujet. « Die Hard? Le dernier Samourai ou Fight Club? » demanda-t-elle tandis qu'elle montait sur le lit, les DvD à la main accompagné de son verre de vin. Elle s'approcha de lui et arracha la cigarette qu'il avait entre les doigts et l'écrasa contre un élément de décor de la pièce; « Comment tu peux fumer à l'intérieur, c'est une horreur. En plus ça te donne une haleine de chacal » affirma-t-elle pour le taquiner, provoquant un rire de sa part. Il la tira dans son étreinte tandis qu'il la regardait droit dans les yeux avant de finalement, lui offrir un long souffle de cette odeur de cigarette qu'elle détestait tant en plein visage. « Cadeau ! » elle se mit à rire avant de lui donner un coup de pied.